Comme chaque année à pareille époque, les jardiniers amateurs sèment et plantent les légumes qu’ils dégusteront tout l’été. Ces légumes ne sont pas forcément plus sains où meilleurs que les autres mais subsiste au moins la satisfaction de l’avoir produit soi-même. Cette année pourtant une différence de taille existe avec les années précédentes. Sous la pression des 4 multinationales se partageant le marché des graines dans le monde (Monsanto, Novartis…), une loi interdit désormais de vendre des graines ne figurant pas au catalogue officiel de ces sociétés. Ces graines doivent de plus être issues d’hybride F1.
Conséquences : Les petits grainetiers qui quasi amoureusement conservaient à leur catalogue des variétés anciennes de tomates ou d’haricots devront les retirer. Leur vente est désormais interdite. Bonjour la biodiversité. Ces graines sont désormais réservées aux jardiniers amateurs qui les possèderaient déjà et sont autoriser à continuer à les entretenir. Dans sa grande bonté, le legislateur a en effet considéré qu’après tout, cela était moins grave que de cultiver du hashich ou du canabis. Merci c’est trop gentil.
En france l’association « Terre de semences » qui cultivait ce genre de graines ne peut plus les vendre.
Le problème découle en fait de la deuxième concession obtenue par les multinationales. Les graines vendues doivent toutes être issues d’hybride F1. C’est à dire de la première et seule génération obtenue après croisement. Et oui les graines que l’on vous vend donneront certes de beaux légumes, mais il ne servira à rien de laisser un ou deux plants produire des graines, les graines issues de ce genre d’hybride sont stériles. L’année prochaîne, il vous faudra repasser à la caisse. Au mieux les graines qui ne seraient pas stériles ne donneront que très peu de légumes et surtout des variétés quelconques au niveau du goût.
Un tel procédé semble déjà scandaleux si on le prend au niveau des jardiniers amateurs. Mais le problème sera le même pour tous les agriculteurs, y compris ceux du tiers monde qui ne pourront plus produire leurs propres graines et devront repayer toutes les années.